Le 26 mai, les Français éliront leurs députés européens. Cette élection en soi nous importe peu. Les députés européens, quelle que soit leur couleur, ne déferont pas l’ordre qui défait la France. Pour nous, et c’est un préalable, c’est une conception anthropologique qu’il convient de changer, c’est une véritable conversion philosophique et civilisationnelle qu’il s’agit d’opérer.
La France, et plus généralement l’Occident sont dans un moment de basculement qui a commencé dans le dernier quart du XXème siècle mais dont nous commençons à voir les tragiques conséquences aujourd’hui.
Lorsque Renaud Camus et Karim Ouchikh dénoncent le Grand Remplacement à l’œuvre dans le monde, nous ne pouvons que les suivre et constater que ce remplacement constitue la matrice de toute la dynamique à l’œuvre en Occident. Alliance pour la France considère elle aussi que la substituabilité et l’interchangeabilité de tout et de tous est la matrice tragique du monde post-moderne. Cela se manifeste dans tous les domaines du vivant et devient un vrai sujet politique si ce n’est le sujet politique.
Le remplacement spirituel
Le premier Remplacement, ontologiquement scandaleux, est celui de Dieu par l’homme. Les Lumières ont considéré que le propre de l’homme est de se poser à lui-même ses propres lois, l’autonomie. Le Progrès est considéré comme un processus d’autonomisation progressive où la religion est cantonnée au mieux au rang de règle morale au pire à celui de superstitions à dépasser. La liberté moderne consiste ainsi à se libérer de Dieu, des déterminations naturelles, et de promouvoir l’artifice, la réalité augmentée, pour refaire l’homme à sa propre image et non plus à l’image de Dieu. C’est ainsi que la laïcité, telle qu’entendue aujourd’hui, a réglé la question religieuse en reléguant Dieu dans l’espace privé obligeant chaque croyant à une schizophrénie intenable et livrant chaque homme à une solitude tragique. Le cœur de notre décadence est là, à notre sens. Ce remplacement originel a laissé en Occident un vide spirituel et moral que l’Islam s’empresse de chercher à combler. Notre civilisation connaît une sorte d’acédie comme le dit le Cardinal Sarah dans son dernier ouvrage. Cette béance et cette dépression collective nous paraissent créer des effets dangereux d’opportunité pour l’Islam qui sent la fragilité et les failles qu’entraîne cette inquiétante acédie installée au cœur de l’Occident.
Le remplacement de la nature et de l’homme
Au cœur de ce désert spirituel, la société post-moderne veut construire un homme nouveau. Cet homme nouveau est asexué, indifférencié, métissé, augmenté, bref il est totalement coupé de la nature. Cette rupture volontaire de l’homme avec la nature est forcée par des attaques aussi variées que persistantes. L’immigrationnisme et l’idéologie du vivre ensemble font du métissage une injonction morale. L’homme nouveau doit contribuer à faire disparaître les appartenances raciales, ethniques afin qu’il oublie progressivement ses origines. Les communautarismes LGBTQ… et féministe propagent l’idéologie du gender afin de détruire les appartenances naturelles et promouvoir un existentialisme ridicule voulant qu’on détermine son sexe par le libre choix ! Face à ces dérives portant gravement atteinte à ce qui fait notre humanité, La Ligne Claire propose une écologie de l’homme qui va dans le sens d’une reconstruction du lien naturel. En effet, nous ne voulons pas de cet homme anonymisé, dépersonnalisé, substituable. Nous n’y retrouvons pas l’irremplaçabilité de la personne et son caractère sacré. Le Grand remplacement est une désacralisation organisée de l’homme et nous ne pouvons nous y résoudre. Si l’on n’ose employer le mot comme le fait le RN ou si l ’on se permet de le réduire à un « slogan d’intello », on ne se dote pas des moyens intellectuels et politiques pour résoudre cette tragédie civilisationnelle. Seule La Ligne claire évoque ce taylorisme sinistre, cette ingénierie mortifère du vivant qui apparaît dans la GPA , la PMA, l’homme augmenté bref tous ses affranchissements à l’égard des lois de la nature qui, comme le suggère souvent Karim Ouchikh, prennent le nom trompeur et illusoire de « libération », d’ « émancipation », ou de « progrès ».
La Ligne Claire entend rétablir les hiérarchies naturelles. Nous sommes submergés par une indifférenciation de tout, destructrice de toute civilisation. La civilisation est fondée sur la hiérarchie, la distinction, la discrimination. L’école est de ce point de vue l’institution qui a le plus souffert de cette indistinction globale. Le maître et l’élève ont été, par la folie pédagogiste, ramenés à une relation horizontale, déprimante pour le professeur et déstructurante pour l’élève. La famille a été sabordée par l’indistinction entre le père, la mère, ramenés au rang administratif de « responsable légal » et par la catastrophe de l’enfant-roi dont nous payons aujourd’hui chèrement le prix : la société adulescente ordonnée à des caprices infantiles de toute sorte est entretenue par un consumérisme fondé sur la régression généralisée qui fait disparaître ce qu’il y a d’humanité en nous tous. La Ligne claire refuse nettement cette horizontalisation tragique des rapports humains et réintroduit la nécessaire verticalité constitutive de toute civilisation.
Le remplacement, dynamique circulaire d’un marché mondialisé
L’anthropologie post-moderne que nous dénonçons est celle de la société liquide. Tout doit circuler : les biens, les capitaux, les hommes qui deviennent un capital circulant au même titre que les choses. L’économie est marquée par cette idéologie de la substituabilité universelle sous la double influence de Taylor et Schumpeter.
Taylor par la mise en œuvre d’une rationalité planifiée des moyens de production où tout est minimal, séquencé, atomisé. Ce qui était réservé à la production manouvrière est observable aujourd’hui dans le travail d’un cadre. La réduction de tout à des processus, l’influence de l’ingénierie dans toutes les branches professionnelles conduit au règne du management de projet et des procédures, un management qui a sacralisé les structures aux dépens des hommes. Ce séquençage des tâches, cette mise en procédure de tout travail humain crée une impression frustrante de surqualification et une soumission permanente à la pression du temps avec la fameuse dictature de l’ « urgence » et de la saturation d’où le mal-être au travail, l’absence de sens qui contribuent gravement à une dépression collective.
Schumpeter ensuite pour le processus circulaire d’innovation et de « destruction créatrice ». L’obsolescence programmée relève bien de cette substitution intentionnelle dans un but évident : encourager la circularité infinie de la consommation. Enfermés dans un économisme étouffant, qui n’a pour horizon que la seule consommation, les hommes sont dans la nécessité de recourir au crédit et de se construire une prison économique et financière. Pour que cette consommation soit infinie, il faut assurer la circulation des hommes et des choses : la virtualisation de l’économie avec les billets, la monnaie papier avant-hier, les cartes de crédit hier, les algorithmes aujourd’hui, la désintermédiation bancaire, les migrations, l’ouverture des frontières, la disparition des nations, le crédit généralisé, tout concourt à assurer une fluidité économique, à favoriser une marchéisation globale et pérenniser un système consumériste globalisé où l’homme se perd dans les idoles élaborées par un monde matérialiste, déspiritualisé, ordonné à Mammon.
Nous sentons dans la Ligne Claire un rejet ferme de cet économisme qui dessèche la pensée, enferme les hommes dans un matérialisme abrutissant et aliénant.
Le remplacement du peuple français
La Ligne Claire évoque le remplacement de population consécutif à des vagues d’immigration qui ont été tolérées voire encouragées par les politiques pleutres et irresponsables qui se succèdent depuis plus de 40 ans. Ce diagnostic commence à être partagé comme en témoignent des ouvrages comme celui de Jérôme Fourquet mais qui en exprime l’ampleur et qui en tire les conséquences politiques ?
Dans certains quartiers, ce n’est tout simplement plus la France : la population, la langue utilisée, les coutumes, les mœurs, ne sont plus celles que nous ont léguées nos ancêtres. Les médias, les politiques – souvent lorsqu’ils quittent le pouvoir – le disent, l’observent mais aucune politique n’est entreprise alors que ce phénomène de remplacement « en peau de panthère » vient gangréner l’unité de la France, son génie, la cohésion de la nation, l’héritage laissé par les générations antérieures. Nous observons les conséquences dans la dégradation progressive de nos villes, qui constituent un « bidonville à ciel ouvert » (Renaud Camus), une agression visuelle permanente, comme l’incarnation d’un déracinement forcé pour le peuple autochtone qui a depuis bien longtemps quitté les lieux.
Les cités, ces lieux de non-France où commencent à s’installer des droits concurrents contribuent à dissoudre l’unité de la nation. Les politiques se sont aveuglés par peur et par manque de courage préférant laisser dériver une situation qui ne pouvait manquer de nous conduire à une impasse tragique. La constitution de ces cités, de ces quartiers au cœur de nos villes est une alerte, le signe évident d’une dissolution de la France dans un communautarisme délètère qui conduit à la disruption, à la « partition », à la sécession. Pire, l’immigrationnisme politico-médiatique fait du métissage une injonction au « vivre-ensemble ».
La Ligne Claire est explicite sur le diagnostic, ferme et nette sur la nécessité de remigration pour les populations qui ne se reconnaissent pas dans la culture, les mœurs ou qui veulent changer le visage de la France. Alliance pour la France est consciente de l’urgence de cesser puis d’inverser ce processus. Elle partage l’idée que les incivilités croissantes – visibles depuis la fin des années 80, la petite délinquance, la violence scolaire, s’inscrivent dans une stratégie de sape de tout ce qui constitue le substrat culturel de l’Occident et de la France : la civilité, la politesse, la transmission de la mémoire et des Humanités, l’harmonie sociale. Pire, il s’agit d’une conquête territoriale par le chaos, une stratégie de colonisation inversée. Il ne faut pas avoir peur de regarder cette triste réalité en face. Renaud Camus, Karim Ouchikh alertent sur ce risque de « décivilisation ». Nous partageons ce diagnostic et nous voyons dans la Ligne Claire pour la première fois une liste qui fait de cette décivilisation un problème politique.
Une politique de l’irremplaçable : la beauté au cœur du projet…
La Ligne Claire souhaite enfin réconcilier la politique et la beauté, beauté dont notre monde a singulièrement perdu le sens. Beauté dans l’intégrité des paysages en détruisant ces moulins post-modernes de Don Quichotte que sont les éoliennes, beauté dans le droit au silence, à la méditation et à la nuit, beauté dans l’art loin des fumisteries auto-contemplatrices et narcissiques de l’art dit « contemporain », beauté enfin dans le refus du désastreux bidonville global qui est le produit d’un cosmopolitisme destructeur. Cela est pour nous essentiel. Nous nous enfonçons dans l’acceptation de la laideur, nous troquons le « bien » de la moraline – illusoire et mensonger – contre le laid. L’esprit critique, l’esprit de dérision, le rire diabolique est venu se substituer dans les médias, à l’école, dans la société à l’admiration, à la contemplation, à l’amour des belles choses. Cela est profondément politique. C’est peut-être le cœur de ce qui constitue le bien vivre dans la polis.
Bien sûr nous ne partageons pas dans le détail toutes les mesures proposées par la Ligne Claire. Nous pensons qu’il faut nous libérer du régime républicain et une capitale européenne ne nous enchante guère encore que le choix de Vienne soit certainement le plus pertinent. Nous ne sommes pas sûrs en effet que l’unité civilisationnelle doive se traduire par une structure politique intégrée. Mais la politique, ce n’est pas une collection de mesures, c’est une vision, une philosophie globale. Sur ce point, nous souhaitons que la voix de la Ligne Claire soit entendue pendant cette campagne. Après les élections, chacun reprendra son chemin. Nous reviendrons aux enjeux politiques qui nous tiennent à cœur. Mais pour l’instant, devant la catastrophe qui menace la France, que la Ligne Claire a su exprimer et à laquelle elle apporte des solutions crédibles, nous lui apporterons tout notre soutien. Nous utiliserons tous les moyens, de notre site aux réseaux sociaux, pour mener avec elle ce combat pour la France et pour la grandeur de notre civilisation.