
Laurent IZARD a publié en 2021 A la sueur de ton front sous-titré Les vraies conséquences de la mondialisation sur le travail en France. L’auteur de La France vendue à la découpe en 2019 analyse ici les conséquences de la mondialisation sur l’évolution du travail et la précarisation du travail dans la France d’aujourd’hui. Mais l’ambition de l’ouvrage va au delà de son titre : il s’agit de l’impact économique de la mondialisation et d’une réflexion passionnante sur la souveraineté économique dans le prolongement du livre remarquable d’Yves PEREZ, Les Vertus du protectionnisme.
Laurent Izard part d’un constat simple, sensible pour presque tous les actifs : une souffrance au travail qui a des causes et des manifestations multiformes.
Les manifestations de cette souffrance peuvent être dramatiques. Laurent Izard a procédé à des enquêtes multiples qui incarnent cette souffrance dans des discours et du vécu, au-delà des statistiques, elles-mêmes très révélatrices d’une crise inouïe du travail. Une étude en 2019 de la Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et de la Statistique (DARES) révèle que 30% des salariés disent avoir vécu un comportement hostile généralement de leur N+1, 64% des actifs déclarent être soumis à des pressions temporelles, 24% évoquent un manque de reconnaissance, 64% déclarent manquer d’autonomie dans leur travail. Ce mal-être vécu au quotidien par des millions de travailleurs se traduit de deux manières opposées : les stratégies d’évitement par un absentéisme massif qui a progressé globalement de 16% de 2014 à 2018, l’absentéisme de longue durée des salariés de moins de 40 ans ayant augmenté de 34% en 2 ans, ce qui est considérable. Les stratégies d’affrontement, au contraire, par un présentéisme accru, choisi ou forcé, 26% des salariés ayant été amenés à travailler le dimanche.
Le diagnostic : la mondialisation.
Une définition économique de la mondialisation
Laurent Izard pose la problématique centrale de sa réflexion au cœur de l’ouvrage (« La mondialisation, première cause du chômage en France », chapitre 18). Il définit la mondialisation comme un phénomène polymorphe : intégration commerciale des économies, intégration financière par le commerce international des actifs, investissements directs à l’étranger, accroissement du commerce de produits intermédiaires, sous-traitance internationale, migrations d’individus, diffusion des idées et des modes de consommation. Ce caractère polymorphe ne doit pas cacher la matrice idéologique : le libéralisme c’est-à-dire l’obsolescence du périmètre national considéré comme espace économique sous-optimal, l’allocation optimale des ressources économiques, financières, humaines, par le mouvement permanent, le marché comme espace ultime de rationalité, une sorte de raison dans l’histoire économique, le choix d’une société liquide (Zygmunt Bauman).
Le mondialisation et l’empire du management
L’impératif de compétitivité consécutif à une concurrence mondiale accrue a nécessité une rationalisation des procédures et le développement du management. Comme le dit Laurent Izard : « Taylor n’est pas loin ». Il est même à la racine d’une organisation séquencée du travail conduisant au « travail en miettes » et à une division des tâches faisant des hommes les rouages d’une machine qui les dépasse et parfois les broie. La division scientifique du travail permet de déterminer la « façon de faire » (the one best way) d’où une standardisation accrue et une production de masse. Henry Ford formalise les principes de Taylor dans le « travail à la chaîne » réduisant considérablement le temps d’assemblage des Ford T par une discipline très stricte. Laurent Izard observe de très nombreuses formes de néotaylorisme dans les entreprises françaises, particulièrement dans les services, ainsi qu’une rupture du pacte fordien : travail aliénant contre relative sécurité de l’emploi dans un contexte de précarisation du contrat de travail où l’emploi n’est plus qu’une variable d’ajustement de la stratégie économique et financière des entreprises.
Les années 90 marquent une période d’accélération de la mondialisation et le « toyotisme » vient s’imposer en Occident avec le lean management : les principes du fordisme demeurent mais il s’agit de traquer les goulets d’étranglement venant perturber les objectifs de coût, de qualité, de délais et d’adaptation à la demande. C’est le management du « zéro défaut », de l’amélioration continue, des indicateurs de performances qui vont permettre le diagnostic et les actions correctives. Or, le lien entre le lean management et l’intensification de la souffrance au travail paraît une évidence aujourd’hui. La tyrannie de l’urgence consécutive à l’obligation de la satisfaction-client immédiate a engendré un état d’ « hyperstress » ressenti par 24% des salariés français : le traitement obligatoire d’informations complexes et nombreuses, le manque de temps, la nécessité d’adaptation permanente, tout cela transforme l’espace de travail en espace de violence.
Le goulet d’étranglement peut être le salarié lui-même et la précarisation des postes conduit à une fragilité psychologique accrue des travailleurs. La généralisation des 35 heures consécutives aux lois Aubry a amené de nombreux salariés à assurer « la même quantité de travail en moins de temps ». La culture du résultat s’est développée, les hommes étant pris dans un réseau d’information qui tracent leurs performances : indicateurs, tracing par les mails, réactivité etc.
Cette pression sur le salarié s’est accentuée à travers le management venu des Etats-Unis dans les années 90 reposant sur le quadruple principe : volatility, uncertainty, complexity, ambiguity. L’instabilité induite par la mondialisation implique la réactivité, la flexibilité et l’agilité, le nouveau mantra des gourous du management postmoderne. Dans le champ politique, on reconnaît à s’y méprendre le programme de la start-up nation qui n’est autre que la transposition managériale dans le domaine politique. L’ « agilité » est la matrice de la postmodernité tant au niveau professionnel, politique que sociétal.
La mondialisation : un discours de winner, une réalité de loser
Cette pression managériale induit un mal-être qui devient sous-optimal économiquement. La rhétorique managériale, militaire, sportive, tournant autour de la combativité, de l’efficacité, de la performance à tout prix consume littéralement les salariés qui en deviennent contreproductifs : stress, déchirures familiales, désocialisation par esprit exacerbé de compétition, dépression. « Car la souffrance au travail coûte cher » : selon l’OCDE les coûts liés aux troubles mentaux représentent dans l’OCDE environ 3,5% du PIB ! Un des grands atouts de cet ouvrage est de montrer la dissymétrie entre les objectifs affichés par les plans, les discours managériaux et les résultats obtenus en termes économiques. Loin d’être un chaos régénérateur, loin d’être une destruction créatrice, le management postmoderne introduit le chaos dans la vie du salarié qui se fait broyer par un système auquel il finit par ne plus rien apporter. La prise en compte des Risques Psycho-Sociaux n’y change rien car comme le dit Laurent Izard, le trouble est ramené à l’échelle de l’individu souffrant et non au système ou à l’organisation qui engendre cette souffrance. La mondialisation est, de fait, clairement sous-optimale car le management qui en est le vecteur blesse sans arrêt la nature même de l’homme : elle le coupe de ses loisirs, de sa famille, de son identité même (dress code, obligation d’être « corporate »…), réduit sa vie à sa profession, crée une sorte de prison qui n’est même plus dorée puisque le pouvoir d’achat est en berne : la part des dépenses pré-engagées, non arbitrables, incompressibles (crédits, logements, téléphonie) a doublé depuis 50 ans et continue de croître. Le Bureau d’information et de prévision économique (BIPE) montre qu’entre 2004 et 2012 l’inflation des dépenses contraintes a augmenté de 7% par an en moyenne. Un chiffre éloquent sur la perte de pouvoir d’achat effective : en 2020, 9 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté (10 millions probablement après la crise de la Covid-19) et 4 millions d’entre elles sont mal logées soit 5,7% de la population ! La mondialisation, c’est perdant-perdant, pour la plupart et tout le temps…
La mondialisation et la souffrance du non-travail
La mondialisation est responsable de la souffrance au travail mais aussi de la souffrance du non-travail. Le chômage endémique qui s’est installé au cœur même des nations les plus zélées dans la mondialisation montre assez la faillite du système. Laurent Izard lève le voile pudique des chiffres du chômage issus de l’INSEE qui cache les « invisibles ». En effet, les gouvernements prennent en compte les chômeurs de catégorie A (demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi), et, au mieux, ceux de catégorie A, B et C. Or, si l’on ajoute aux 6 millions de chômeurs (catégorie A,B,C,D,E), 4,1 millions bénéficiant de la prime d’activités, 2 millions bénéficiant de l’AAH, 1,5 million « sans droits » (jeunes primo-demandeurs, autoentrepreneurs qui ne gagnent rien, retraités qui cherchent un emploi pour couvrir leurs charges), nous sommes à 13 millions de personnes en situation de sous-emploi occasionnel ou chronique soit un peu moins de la moitié de la population active (29,3 millions) !
Si l’on analyse la structure du chômage en France en 2020, trois tendances inquiétantes se dégagent : les jeunes peinent à entrer dans le monde du travail, le taux de chômage des jeunes actifs stagnant entre 20 et 25%. Le travail se précarise : la part des CDD dans les flux d’embauche est passé de 76% en 1993 à 87% en 2017, 30% de ces CDD ne durant qu’une seule journée…La surqualification et les masses de diplômés affaiblissent le signal de « qualité » transmis par la détention d’un diplôme d’où une sous-utilisation, une frustration, souvent anticipée par les recruteurs et de fait un profond sentiment de déclassement.
La mondialisation et la désindustrialisation de l’Occident
La mondialisation crée une situation de concurrence entre les pays, les sociétés, les histoires. Le différentiel de rémunération entre les salariés occidentaux et asiatiques ou africains, les conditions de travail, les disparités normatives, le respect dissymétrique des normes environnementales, font que « nous sommes engagés dans une vaste compétition internationale entre équipes qui ne sont pas soumises aux mêmes règles du jeu ». Ces différentiels ont des traductions économiques immédiates et cruelles : en 2000, la Chine représentait 1% des ventes de voitures neuves. En 2020, 30% des voitures dans le monde y sont fabriquées. La désindustrialisation de l’Occident est une conséquence directe de ce jeu de vases communicants. Sur la période 1980-2007, l’industrie manufacturière a perdu en France 1,9 millions d’emplois soit 36% de ses effectifs. Or, un emploi industriel perdu correspond à trois emplois perdus dans l’écosystème créé par l’industrie (fournisseurs, commerces, services de proximité). Avec 200 usines qui ferment leur porte chaque année en France, la tertiarisation de notre économie est un phénomène irréversible. Si les grands groupes sont impactés, des PME et TPE souffrent et disparaissent dans tout le tissu économique du pays. Cette désindustrialisation relève de causes plus profondes : l’orientation dans les années 80 vers une production de « basse technologie » plus exposée à la concurrence, le manque d’entreprises de taille intermédiaire plus armées pour l’affronter, le manque d’accès des PME aux financements bancaires, l’idéologie post-industrialiste et l’abandon du modèle traditionnel « commercial-industriel » pour le modèle anglo-saxon « libéral-financier ».
La mondialisation, la diffusion du progrès technique et les vulnérabilités nouvelles induites
La diffusion du progrès technique et la mondialisation sont liées et se renforcent mutuellement. Les effets d’imitation dans un contexte concurrentiel stimulent l’innovation. Néanmoins, ce progrès technique fait apparaître un « chômage technologique » lié à la sous-qualification des cols bleus mais aussi à l’inutilité croissante des cols blancs : avec la disponibilité du Big Data, des tâches, y compris non routinières, sont informatisables. Un rapport de Citibank de février 2016 affirme que 57% des emplois dans l’OCDE « sont à risque d’automatisation », remplaçables par des machines intelligentes en Europe d’ici à 2025. 2016, l’année de publication de la 4ème Révolution industrielle de Klaus Schwab… Laurent Izard ne voit pas forcément dans le Great Reset un phénomène structurant. Néanmoins, les tendances qu’il met à jour sur l’automatisation et la numérisation qui pourraient détruire jusqu’à 53 millions d’emplois en Europe d’ici à 2030 (opérateurs de machines, les employés de l’alimentaire, la comptabilité, certains emplois de bureau) rappellent étrangement les projections faites dans Covid-19, la Grande réinitialisation. L’automatisation aura un impact encore plus redoutable sur les pays en voie de développement conduisant à un déplacement massif de main d’œuvre peu qualifiée et intensifiant la crise migratoire pourtant déjà patente en Occident.
Laurent Izard fait des propositions pour répondre à cette situation économique critique.
Le traitement : une souveraineté économique retrouvée
Repenser l’organisation du travail
Les organisations doivent apprendre à s’adapter aux contraintes de la physiologie de l’être humain et aux cycles biologiques, et non l’inverse. Cette idée est fondamentale car les organisations managériales blessent avant tout la nature de l’homme, lui demandent soit une plasticité presque surnaturelle conduisant au burn-out soit une sorte de robotisation anthropologique contre-nature conduisant au bore-out. Dans les deux cas, le travail organisé par le management postmoderne est une violence en continu exercée sur la nature même de l’homme. Le télétravail, outre qu’il dégrade sensiblement le lien social, ne correspond pas à l’« animal politique » qu’est foncièrement l’homme. Les propositions de Laurent Izard sont à même de donner du sens au travail et par-là même à « réhabiliter la valeur travail ». Il s’agit par là même de revenir sur le culte du présentéisme et sur le modèle de la journée-type de travail qui contient beaucoup de déchets temporels (coups de fils personnels, pauses, réunionite). Laurent Izard ouvre le débat sur un temps de travail « productif », plus réduit mais optimisé. L’équilibre entre le temps de travail, le temps familial et le temps personnel aurait un impact positif sur le salarié et sur la qualité du travail fourni.
Maîtriser l’ubérisation de l’économie en réhabilitant le salariat.
Le salariat est en crise, c’est un fait, et cela procède précisément d’une stratégie de fuite. Mais l’ubérisation qui défait le lien hiérarchique ne défait pas le lien donneur d’ordre-exécutant : il accentue le morcellement et l’individualisation de l’activité professionnelle et surtout détruit l’environnement protecteur inhérent au salariat comme la couverture des accidents du travail, de la maladie. La jurisprudence récente de la Cour de cassation (arrêt du 28 novembre 2018) a conduit à requalifier un livreur d’une plateforme en « salarié » ce qui est « bombe atomique » nous dit l’auteur dans le modèle de l’ubérisation.
Repenser la rémunération du travail et traquer la fraude sociale
Laurent Izard constate une smicardisation croissante avec 2,32 millions de personnes payées au SMIC. La pression concurrentielle inhérente à la mondialisation empêche de sortir de cette trappe à bas salaires. Mais l’auteur s’interroge aussi sur le lien totalement inexistant aujourd’hui entre l’utilité sociale d’un métier et sa rémunération. Cela permettrait de réinterroger les écarts de rémunération scandaleux que l’on peut observer entre les métiers du sport et du spectacle dans certaines niches et d’autres métiers dont la crise de la Covid-19 a précisément montré le caractère essentiel. Mais il convient aussi de traquer la rémunération parfois aussi scandaleuse du non-travail à travers la fraude sociale. La Cour des comptes a chiffré le montant annuel de la fraude sociale : 20 à 25 milliards d’€ par an. Le Parlement estime le chiffre à 40 milliards d’€ soit 10% des ressources nettes du budget général de l’Etat ! Cette situation est inadmissible et les fraudes de cette nature renforcent la situation d’injustice auquel le mouvement des Gilets Jaunes n’est sans doute pas étranger.
Se réarmer pour affronter la concurrence internationale.
Notre dépendance monétaire au dollar, notre dépendance militaire aux Etats-Unis, notre dépendance technologique (80% d’entreprises française medtech et bioech rachetées par les américains !) nous transforment en proie. Les Etats-Unis utilisent le droit, notamment le concept d’« extraterritorialité du droit » pour bloquer l’implantation d’une société concurrente, gagner des marchés ou pour interdire des entreprises françaises de commercer avec des pays en conflit avec eux-mêmes. Laurent Izard parle d’un « racket légal » alors que ces entreprises condamnées ne violent aucunement ni règles internationales ni leur propre droit national. Nous sommes des cibles et nous persévérons dans notre « esprit munichois » comme le dit plaisamment Laurent Izard.
La Chine s’est lancée dans une politique d’acquisitions dont les Belt and Road Intiative (les nouvelles routes de la Soie) ne sont que la partie visible : montée en gamme des industries depuis 2015, politique de rachat d’entreprises, d’infrastructures, de terres agricoles, positionnement agressif sur les marchés publics (30% des marchés publics captés en Afrique), politiques commerciales prédatrices à l’égard des « partenaires » d’où chute de nos exportations de 130 milliards d’€. Les Chinois sont ouvertement en guerre et la font. Nous faisons de la diplomatie et nous perdons clairement notre souveraineté économique.
Retrouver une souveraineté économique.
C’est le cœur de l’ouvrage, le propos de Laurent Izard, le traitement de choc.
Nous perdons notre patrimoine économique. La France a été vendue à la découpe : les hautes technologies comme les semi-conducteurs, des solutions logicielles, les circuits gravés pour les paiements sans contacts ont été vendus à la Chine sous l’approbation de Bercy. La grande distribution, le tourisme, la haute-couture, le prêt-à-porter, l’immobilier de prestige, les banques, les médias, le sport, l’économie numérique, le secteur de la santé, tous ces fleurons de l’excellence française ont été pillés si bien que la moitié du capital des entreprises du CAC 40 est détenu aujourd’hui par des investisseurs étrangers. Nous sommes en situation de dépendance industrielle et énergétique. Nous sommes écrasés par une dette publique, détenue à 64% par des non-résidents. Nous sommes engagés dans des accords internationaux qui nous contraignent au mieux et qui nous asservissent parfois (Tafta, Ceta, ACS). Nous ne contrôlons pas nos données numériques.
Laurent Izard propose 12 principes destinés à ne dépendre d’aucune puissance extérieure, publique ou privée afin d’assurer les fonctions vitales d’un Etat : notamment, indépendance alimentaire, indépendance énergétique, maîtrise du tissu industriel et du réseau logistique, protection sanitaire, sécurisation des informations nécessaires à ses fonctions vitales, souveraineté juridique, indépendance dans les décisions de politique économique. L’Etat doit soutenir ses PME et ses ETI à travers trois leviers de financement : la Caisse des Dépôts et de Consignations, l’Agence des participations de l’Etat et Bpifrance.
Sans doute faudra-t-il passer par un protectionnisme ciblé, temporaire et stratégique pour permettre le développement de nos entreprises industrielles, notamment dans le domaine du numérique. Reste à définir le contenu et les modalités de ce protectionnisme dont le livre d’Yves Perez, cité par l’auteur, contribue lui-aussi à dessiner les contours. Mais le livre de Laurent Izard est d’ores-et-déjà essentiel pour affronter les défis économiques de demain : à l’échelon collectif, retrouver notre indépendance économique et, à l’échelon personnel, nous réconcilier avec le travail .