
Les feux de forêts au Canada et en particulier au Québec ont donné lieu à un article plein d’enseignement sur le Huffington Post titré : « A New York, la fumée rend l’air nocif, retour des masques et sorties scolaires annulées ». La deuxième partie du titre rappelle, à s’y méprendre, les titres des journaux lors de l’épisode Covid. Des causes différentes – « pandémies » en 2020 et catastrophe écologique en 2023 – produisent les mêmes effets : masques, annulation de sorties, annulation de compétitions sportives. Comparaison n’est pas raison certes mais cet article, sans doute bien malgré lui, montre la scénographie commune à l’œuvre dans le Great Reset et les ressorts d’une politique globale et mondialiste pour qui le flacon importe peu, pourvu qu’on ait l’ivresse.
L’écologie est sans doute le point nodal du Great Reset, l’ancrage à partir duquel s’est déployée une conception politique, culturelle, spirituelle qui nous a sorti du sillage de la spiritualité chrétienne. Le Club de Rome et Les Limites de la croissance, au début des années 70, ont acté cette fracture irréparable entre l’homme et la nature, culpabilisant celui-là d’altérer celle-ci, comme si l’homme en était une entité séparée. Ce positionnement de l’homme comme agresseur de la nature a produit une désacralisation de l’homme et une sacralisation conséquente de la nature qui ont tous deux servi de fer de lance à des études d’impact sur l’agression imposée par l’homme à Gaïa, cette nouvelle instance de culte qui s’est nourrie pêle-mêle de bouddhisme, de quiétisme sans Dieu, de spiritualité New Age et de culte luciférien.
Le résultat de ce climat volontairement anxiogène fut l’émergence de nouveaux experts – le GIEC -, d’associations militantes – GreenPeace -, de relais universitaire qui ont donné, sans grand esprit critique, leur caution scientifique. Cet écosystème cognitif n’a pas manqué de se traduire en politiques publiques imposant l’échelon international comme le seul pertinent, utilisant le concept de « subsidiarité » au profit du mondialisme le plus strict. L’ONU a, de ce point de vue, joué un rôle crucial, en 2000 notamment, dans l’établissement des 8 Objectifs du Millénaire dont l’un, en 7ème position, est d’assurer un « environnement humain durable ». L’Agenda 2030, le calendrier de la politique mondialiste, s’est recentré sur la transformation du monde en assurant une « transition écologique et solidaire », désormais prioritaire, et tous les ODD (objectifs de développement durable) sont une déclinaison de cette ambition politique. On l’aura compris, l’écologisme a été le point d’entrée d’une nouvelle conception politique : échelon universel, régulation des comportements collectifs et individuels, nouvelle morale commune autour d’un héroïque mais risible « sauvetage de la planète », nouveau culte à Gaïa c’est-à-dire table rase de l’Incarnation au profit d’un immanentisme païen bien en phase avec la despiritualisation postmoderne.
Davos et les officines mondialistes trouvent en l’écologie un levier extraordinaire pour promouvoir le Great Reset, cette réinitialisation qui permet de redessiner la place de l’homme dans le monde et de redistribuer les cartes dans le concert des puissances. Il y a d’abord une foule d’idiots utiles servant, croyant s’y opposer, cette politique mondialiste : les mouvements écologistes, les gauches européennes, les droites libérales, les mouvements woke : tous ces mouvements (l’ extrême-centre en définitive ) servent la politique du « trans » – la transition écologique, la transition de peuple et la transition de genre – qui est l’essence du Great Reset et dont l’écologisme idéologique est le meilleur viatique. Pour preuve, les mouvements écologistes comme EELV sont les thuriféraires assumés des trois transitions. Et il y a les prophètes comme Jacques Attali ou Yuval Noam Harari qui considèrent l’ère post-humaine comme l’accomplissement d’une réparation de la nature : le transhumanisme, dans l’optique de Davos, est de ce point de vue une chance donnée à la Terre de la débarrasser de l’homo oeconomicus, de l’homme consommateur et productiviste mais aussi et surtout de l’homme lui-même pour fondre ce dernier dans un grand ensemble – choses, végétaux, animaux, homme – où la hiérarchie des êtres à disparu.
A bien y regarder, l’écologisme du Great Reset – le fameux « développement durable » – combat en sourdine « l’homme fait à l’image de Dieu ». La question alimentaire est de ce point de vue très instructive. Les campagnes commerciales ou politiques de manipulation mentale destinées à nous préparer à la consommation d’insectes conduisent à faire reculer l’homme dans la chaîne alimentaire. Plus qu’un symbole, il s’agit d’un geste politique et même d’un projet anthropologique. Décentrer l’homme, le faire régresser pour en affirmer l’obsolescence ou le caractère dépassé. L’écologisme du Great Reset est un projet contre l’homme. La scénographie apocalyptique, utilisée depuis les années 2000 avec le film d’Al Gore et reprise à longueur d’articles depuis, montre une inversion des valeurs : l’homme est l’Anté-Gaïa et l’objectif des politiques de Davos est de lui faire payer mais surtout d’en purifier la Terre comme s’il était le miasme, le Tragos d’une tragédie. Qui met le feu aux forêts ? L’homme. Qui obscurcit le ciel ? L’homme. Qui entoure d’un épais brouillard – sublime ironie – la Statue de la Liberté ? Toujours lui. Qui doit donc être sacrifié pour payer cette offense ? Davos a répondu, je le crains.
Cette politique est investie d’un imaginaire révolutionnaire (le Reset) où il s’agit de revenir étymologiquement à une situation antérieure : instaurer une Terreur (restrictions, pass, rationnements) pour opérer une transition et retrouver un état antérieur à la prééminence de l’homme. Mais cette révolution n’est pas simplement politique. Certes, il s’agit d’un coup d’État contre l’homme, d’un homicide même, à l’image du régicide de 1793 mais la dimension spirituelle qui s’exprime clairement dans l’écologisme du Great Reset ne fait pas l’objet de suffisamment d’attention. Le Great Reset a le génie du masque. Le Davoscène, qui est sa période d’expression, le génie de la scène. Les choses sont politiquement, médiatiquement habillées de mots flatteurs : « développement durable », « transition écologique », « progrès » mais ces impostures lexicales ne doivent pas masquer l’ambition de Davos : le culte de Gaïa-monde, sans terre, sans nations, sans peuples spécifiques, sans ancrage civilisationnel, sans nature même, ce qui pas le moindre des paradoxes de cet écologisme imposteur…

1 réflexion au sujet de “Great Reset et écologisme : un projet homicide ? ”