Chroniques

9 décembre 2018 : les Gilets jaunes, sujets du Roi.

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Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, Duc d’Anjou, a fait un communiqué le 9 décembre à l’occasion du mouvement des gilets jaunes.

Comme le souligne très justement Guillaume Bernard, ce communiqué s’inscrit dans la lignée de la Lettre sur les ouvriersdu 20 avril 1865 du Comte de Chambord fustigeant l’individualisme qui détruit toute protection des ouvriers et le met à la merci d’une « concurrence sans limites ». Ce malaise, vécu par les ouvriers il y a un siècle et demi maintenant, se cristallise dans le mouvement des gilets jaunes.

Le Prince Louis de Bourbon, voit dans les gilets jaunes une manifestation de la colère des Français, une « majorité silencieuse qui se tait depuis des décennies » et qui « se dresse pour défendre son mode de vie et sa dignité ».

Il est réconfortant de voir que le Prince Louis de Bourbon a bien exprimé ce qui se joue ici : le désir fondamental de la continuité historique, un instinct de conservation culturel. Les politiques mondialistes, vouant une culte à la mobilité perpétuelle, s’ingénient à oublier le passé, la mémoire pour survaloriser l’instant présent au nom du progrès incessant des droits de l’homme et de la technologie. Les gilets jaunes ne veulent pas voir leur patrimoine disparaître. Il veulent vivre dans cette France enracinée et « éternelle » qui résonne du voix de leurs pères et de leurs ancêtres.

La première inquiétude des gilets jaunes, c’est d’abord cette amnésie programmée, cette submersion dans l’idéologie républicaine et ses valeurs abstraites, désincarnées, jusqu’à l’oubli même des glorieux ancêtres du Prince qui ont tant donné à la France. Cela aucun français ne le veut, qu’il en soit conscient ou non. Le Prince Louis de Bourbon réveille, par ce texte, la mémoire de la France, lui rappelle qu’elle ne peut laisser son héritage se dissoudre dans une société liquide, où la libre circulation des capitaux, des biens et des personnes dilapide en un rien de temps le Trésor de la mémoire, de notre passé commun et de notre civilisation.

Christophe Guilluy dit très bien dans son dernier livre No societyque la sécession de la bourgeoisie mondialisée nous conduit à une atomisation sociale, multiculturelle, multi-conflictuelle où nous ne savons plus « faire société ». Les valeurs bourgeoises ont apporté la prospérité c’est vrai mais aussi l’individualisme, le matérialisme, le culte du quantitatif, le passion du moyen puis du médiocre. Le Prince Louis de Bourbon en appelle discrètement mais non moins clairement et fermement à une alliance nouvelle entre l’aristocratie et le peuple qui permet de réconcilier la France avec le sens de l’épopée, l’ambition collective, l’exigence morale et intellectuelle, le sens de la justice, la charité et sa transposition raisonnable dans la sphère politique.

Enfin, le Prince Louis de Bourbon évoque la place singulière de la France « fille aînée de l’Eglise ». La dévalorisation continue de la France et de son peuple par ses propres dirigeants conduit la France à oublier le destin exceptionnel auquel elle est promise. Cette fière nation, maintes fois écorchée, parfois au bord du gouffre, s’est toujours relevée. Le Prince Louis de Bourbon nous rappelle cette bienveillance providentielle et réchauffe notre cœur de Français.

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