La valorisation de l’identité nationale est tout sauf un racisme ou un racialisme. Mais le progressisme multiculturaliste et immigrationniste se laisse prendre au piège de sa conscience morale. Il prend comme racisme le dépassement de la différence raciale par l’assimilation qui, en effet, impose à l’immigré d’adopter les us, coutumes, lois, culture voire culte du pays d’accueil. L’assimilation qui a été abandonnée lâchement au profit d’une intégration vague faisait la promesse d’un accueil conditionné mais d’un accueil véritable dans une culture bien ancrée dans ces principes et sûre de ses racines dont l’école savait transmettre la grandeur et les symboles.
Lorsque Emmanuel Macron dans sa campagne présidentielle clame le 6 février qu’ : « [I]l n’y a pas de culture française. Il y a une culture en France. Elle est diverse », il lève toute ambiguïté sur le projet progressiste que nous préparent les politiques de la gauche jusqu’au centre-droit voire peut-être malheureusement la droite. La France n’est pas un donné, elle n’a pas de racine mais est un produit co-construit par les populations qui s’y agrègent au hasard des migrations. Elle est une contingence sans esprit et sans âme. Un point de convergence entre les peuples dont les individus, interchangeables, font France, un pays multiculturel dont l’identité mouvante se colore en fonction des migrations qui la peuplent, aujourd’hui les migrations noires et arabo-musulmanes, demain des migrations asiatiques peut-être ou moyen-orientale.
Cette vision baroque du monde, fondée sur le mouvement perpétuel voit les migrations comme un capital circulant qui se fixe sur les terres les plus accueillantes ou qui permet la valorisation des intérêts. Pour rester dans une terminologie économique, on observe depuis 2015 une accélération de la vitesse de circulation du capital humain. Cette vitesse de circulation a été encouragée par la politique migratoire délirante de la Chancelière allemande Angela Merkel qui a une responsabilité historique dans les déséquilibres démographiques qui vont dans quelques années affecter son pays et le nôtre.
La société liquide se liquéfie sous nos yeux et rend impossible l’assimilation des peuples entiers qui veulent s’agréger. Peut-être faut-il admettre qu’il y a un seuil démographique au-délà duquel l’assimilation est politiquement, culturellement impossible ?