Chroniques, Non classé

6 octobre 2018 : Avis de tempête en Macronie.

Le 7 mai 2017, nous avons été intronisés en Macronie.

Débuts fastueux, retour de la verticalité du pouvoir après le quinquennat de François Hollande horizontalisant désastreusement les relations entre le Président et les citoyens. Emmanuel Macron a fait illusion durant les deux premiers mois. Sa jeunesse incarnait un volontarisme dont Nicolas Sarkozy nous avait fait la promesse mais qui s’était écrasé sur le récif de la crise des subprimes et sur son entourage progressivement gauchisant.  Le soir de l’élection, une forêt de symboles qui pouvait satisfaire chrétiens, républicains, monarchistes , francs-maçons, bref à peu près tous ceux qui souhaitaient voir la France sortir du sillage de la médiocrité et de la mesquinerie politique.

Il y en avait pour tous : la jeunesse connectée fermait les yeux sur cette soirée solennelle pour attendre le décollage de la start-up nation que leur Chef Executive Officer leur annonçait. Les grincheux étaient bien restés bloqués sur « Il n’y a pas de culture française », ou « la colonisation est un crime contre l’humanité » mais à part ceux-là, tout semblait promettre une France synthétisant la modernité et la tradition dans un équilibre et une mesure dont la plupart des médias s’étaient déjà entichés.

Et puis… Les résultats économiques qui tardent à venir. Secondaire fondamentalement mais décisif dans un monde gestionnaire, matérialiste et enfermé dans un économisme abrutissant. La fête de la Musique : Emmanuel et Brigitte Macron qui posent avec des transsexuels et des vidéos circulant sur ces mêmes transsexuels « racisé.e.s » dansant lascivement dans le palais de l’Élysée. Tous les symboles sont là : la politique favorable aux minorités sexuelles, aux minorités raciales. Le communautarisme s’invite comme principe politique du quinquennat. Le symbole politique est naturellement désastreux et marquera durablement ce début d’été qui est le début d’un calvaire médiatique et politique.

L’affaire Benalla : statut exorbitant de droit commun pour un inconnu qui, à  27 ans, sur le fait du Prince, est destiné à devenir sous-préfet. Rebondissements par la suite et parfum de scandale. Catastrophique en terme d’image pour un épisode qui a fait figure de feuilleton de l’été. La « République exemplaire », transparente, débarrassée en apparence de la culture aulique, se retrouve au contraire dans un fonctionnement courtisan avec ses favoris, ses privilèges s’appliquant non à des héros mais à des inconnus qui incarnent les racailles de quartiers, et occasionnellement le remplacement d’une population par une autre.

La photographie de Saint-Martin fin septembre. Le symbole est consternant. Le corps du roi républicain est érotisé, entouré de deux gaillards dont l’un est un malfrat avéré. Ce même individu fait un doigt d’honneur tandis que l’autre fait une fourche : code de rappeur, de racaille de cité, une parodie de Christ entouré de deux larrons, un roi qui est humilié par un peuple interlope qu’il ne domine plus. Et puis « j’aime tous les enfants de la République », la larme à l’œil, montrant que la politique estampillée « nouveau monde » est toujours cet alliage suspect du cœur et de la loi, assurant par la même la naïveté de la politique contemporaine, son inefficacité et sa nocivité.

En quelques mois, le Président de la République a envoyé les signaux qui correspondent malheureusement à sa campagne favorisant la société liquide, le communautarisme, l’oubli de la France. Les grincheux ont leur confirmation. Les enthousiastes d’hier se refroidissent singulièrement. Les médias, comme d’habitude, s’apprêtent à brûler ce qu’ils ont hier encensé. Et toute la société revient à sa fatigue démocratique qui pourrait bien se transformer en colère.

 

 

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