Européennes 2019

Les lois sociétales, un attentat contre la nature – Pourquoi nous soutenons la proposition 41 de La Ligne Claire

adobestock-17916561_0_729_54241. Opposition résolue à la Gestation Pour Autrui et à la Procréation Médicalement Assistée, qui participent manifestement du remplacisme global, dans ses desseins de remplacibilité générale, d’interchangeabilité universelle, de chosification post-industrielle et normalisée du vivant.

Ce point est pour nous essentiel. L’anthropologie moderne et post-moderne est fondée sur une émancipation de la nature héritée de Descartes souhaitant rendre l’homme « maître et possesseur de la nature ».

La Gestation Pour Autrui et la Procréation Médicalement Assistée naissent de cette anthropologie prométhéenne ayant vocation à maîtriser le vivant. La nature a des lois. Il s’agit de s’en affranchir bien orgueilleusement pour manifester sa liberté d’homme, son « autonomie », un idéal qui s’est incarné dans le siècle des Lumières. Il s’agit aussi de mettre fin à tout aléatoire dans ce qui concerne la vie de l’homme. Cette rationalisation du vivant a poussé tout réduire à une ingénierie sordide. Il s’agit de fabriquer du vivant comme on fabrique un produit. L’image de feu Pierre Bergé sur la location du ventre des femmes illustre parfaitement cette négation de l’humain au coeur de ce qui est nommé le « progrès sociétal ».  Le progressisme vient donner corps au projet de l’homme-machine de La Mettrie.

Spécialiste dans l’inversion des signes, le progressisme a bien entendu inscrit cette déshumanisation dans un processus insidieux abusant les citoyens dans un supposé sens de l’histoire.

Il s’est agi d’abord de s’affranchir des structures traditionnelles de la société paternaliste pour créer un modèle familial nouveau et ouvrir ainsi la boîte de Pandore de l’homo novus. La loi du 15 novembre 1999 donne naissance au Pacte civil de solidarité qui ouvre la brèche d’une union civile non maritale de deux personnes du même sexe. La Garde des Sceaux, Elisabeth Guigou, avait été formelle à cette époque : « un couple, qu’il soit hétérosexuel ou homosexuel, n’a pas de droit à avoir un enfant, en dehors de la procréation naturelle, bien entendu, qui, elle, implique nécessairement un homme et une femme ». La référence à la nature est encore présente et semblait demeurer un garde fou, un rubicon qu’il était inenvisageable de franchir.

Or, comment une société fondée sur le « Progrès » , sur la conviction que son action politique reflète l’émancipation inhérente au mouvement de l’histoire, peut-elle accepter de s’arrêter ? La Cour de cassation, par l’arrêt du 13 mars 2007 confirme que le « mariage est l’union d’un homme et d’une femme » cassant ainsi le mariage célébré le 4 juin 2004 par le maire de Bègles fondé sur le silence du Code Civil concernant le sexe des époux. La Cour de cassation ne pose plus la nature comme cadre juridique mais fait référence au sexe des époux, confirmant ainsi l’existence d’une donnée naturelle dont l’action humaine ne peut s’affranchir.

La loi du 17 mai 2013 rend possible le mariage homosexuel. Le mariage, dès lors n’est plus une institution, est désacralisé, et n’est plus que l’institutionnalisation de sentiments, l’incarnation administrative et fiscale d’une inclination. Le mariage n’est plus fondé sur la nature mais sur la simple volonté dépouillée des contraintes naturelles. Cette redéfinition du mariage est d’une importance capitale car elle entérine symboliquement de primat de la volonté sur la nature, de l’acquis sur le donné, du sentiment sur l’institution. Bien sûr, la main sur le coeur, médias, politiques, « experts » et moralistes de tous bords nous affirmaient que jamais ô grand jamais la GPA et la PMA ne seraient légalisées.

Sur la gestation pour autrui, la décision de la Cour de cassation en Assemblée plénière du  31 mai 1991 est pourtant sans appel : « la convention par laquelle une femme s’engage, fût-ce à titre gratuit, à concevoir et à porter un enfant pour l’abandonner à sa naissance contrevient tant au principe d’ordre public de l’indisponibilité du corps humain qu’à celui de l’indisponibilité de l’état des personnes ». Le concept d’indisponibilité du corps humain » est remplacé par l’article 16-1 du Code civil issu de la loi du 29 juillet 1994 par celui de « non-patrimonialité du corps humain » ce qui assure une distinction ontologique entre l’homme et la chose. Chassée par la porte, la sordide ingénierie du vivant revient par la fenêtre. La dissymétrie des droits nationaux a conduit certains Français a faire pratiquer la gestation pour autrui à l’étranger, d’où la question de la transcription dans le registre français des naissances de l’état civil des enfants nés par GPA à l’étranger. Ironie tragique, la Cour Européenne des Droits de l’Homme dans l’arrêt Menesson et Labassée c. France du 26 juin 2014 se fonde sur l’ « intérêt de l’enfant » pour contraindre l’Etat à transcrire ces actes. Il est procédé ainsi pourrait-on dire à une légalisation dérivée de la GPA. La Commission des Affaires sociales du Conseil de l’Europe, tout en rejetant la GPA pour motif « altruistes » a émis le 21 septembre 2016 une recommandation aux ministres des Affaires étrangères pour « mettre en place des lignes directrices sur la GPA », rouvrant ainsi un dossier jamais totalement refermé.

La scandale de ces jurisprudences sociétales repose sur le sophisme des droits de l’homme comme le suggère très bien Gregor Puppinck dans son livre Les droits de l’homme dénaturé. Sur la GPA, le paradoxe de l’inversion des signes éclate au grand jour. C’est au nom de l’intérêt de l’enfant » que l’on finit par tolérer sa chosification. C’est au  nom de l’intérêt de l’enfant que l’on ménage l’intérêt des adultes. C’est au nom du droit de l’enfant que l’on justifie le droit à l’enfant. L’individualisme capricieux, prêt à toutes les barbaries pour satisfaire son égoïsme, se pare du bouclier du progrès, de l’altruisme pour opérer une des plus graves transformations ontologiques de l’homme, son industrialisation à grande échelle et sa désacralisation tragique.

IL faut retrouver le sens de l’écologie de l’homme. Le Grand Remplacement , c’est aussi la tragique substituabilité de l’homme avec l’animal  et avec la chose au nom du progressisme, de l’individualisme et d’un nouvelle et inquiétante patrimonialité du corps revendiquée par les mouvements féministes notamment.

Pour résister à ce Grand Remplacement anthropologique, nous appelons à voter pour la Ligne Claire.

 

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