Le 26 mai se sont déroulées les élections au Parlement européen. Les résultats du 26 mai ont permis d’avoir une photographie cruelle de l’état de l’opinion en France. La déception fut évidente pour ceux qui espéraient que ces élections seraient celles de la réaction, du rejet de l’altérocratie dominante et une prise de conscience collective sur le rejet du remplacisme global. Plusieurs remarques s’imposent :
1. Arithmétiquement , le résultat des élections est le suivant : l’extrême-centre est à 74%, les patriotes tournant autour du pot, n’osant pas nommer les maux : 25% et les anti-remplacistes assumés à 1%. Autant dire que ce suffrage est une mauvaise nouvelle pour ceux qui font de l’anti-remplacisme le fondement de leur action politique.
2. Quelque chose ne s’est pas passé dans cette élection. Tout y était et tout s’était accumulé depuis moins d’un an : l’affaire Benalla, l’Aquarius, la photo désacralisatrice du Président, l’odieux Pacte de l’ONU sur les migrations, le « principe de fraternité » qui confirme le gouvernement des juges, les attentats de Strasbourg puis de Lyon, l’incendie de Notre-Dame, le mouvement des Gilets Jaunes, et j’en passe. La France se délite sous nos yeux de manière spectaculaire, toutes les institutions partent à vau-l’eau. L’opinion publique vient même à s’interroger sur la pertinence de la violence légitime en évoquant les interventions policières à propos des Gilets Jaunes. Tout était réuni donc pour un bouleversement dans la tectonique électorale. Or, que s’est-il passé ? Rien…
3. E. Macron n’a pas perdu cette élection. Avec 22,41%, un candidat sans charisme et sans enthousiasme, avec une équipe de campagne étique, E. Macron a peu ou prou réitéré son score du premier tour de 2017. Après les crises de la dernière année, c’est une vraie performance. EELV dont le score est hallucinant (13,47%) doit être vu à mon sens comme un appendice d’En Marche. C’est la même idéologie, libérale et libertaire, l’extrême-centre verdi, qui ne se distingue en rien de la politique altérocrate et immigrationniste de Macron. Emmanuel Macron a même élargi son socle potentiel de second tour dans une élection et il conforte la sociologie bobo, urbaine, connectée, mondialiste de son électorat. La part très importante des jeunes (18-25 ans) qui ont porté leur suffrage à EELV montre que l’extrême-centre tient encore captif un électorat jeune que l’on croyait parti au Rassemblement National. La douce illusion de faire partie des gagnants, l’optimisme béat du macronisme Erasmus, la séduction de l’Open Society, un écologisme « progressiste » intégré à la société de consommation, l’injonction douce de s’aveugler face aux réalités tragiques du pays, tout cela a malheureusement séduit notre jeune électorat.
4. Marine Le Pen a bien choisi sa tête de liste. Jordan Bardella a réalisé une performance personnelle et politique. Incisif, tranchant dans les débats, il a mis sa jeunesse et sa conviction au service du Rassemblement National. Le résultat chiffré a été correct, sans plus. Le Rassemblement National n’a pas été clair dans sa ligne. Anti-remplaciste, soucieux de protéger les racines et la souveraineté du pays, il ne nomme pas le mal, il tourne autour du pot : le Grand Remplacement est un « slogan d’intello ». Cette phrase est son péché originel politique. En disant cela, Jordan Bardella a montré son sens politique sans doute en repoussant le sulfureux, l’indicible mais il a surtout dévoilé un RN prudent, politique, calculateur, qui savait s’aveugler ou jouer de mots couverts au gré des opportunités ou des aléas électoraux. Malgré une campagne réussie et des interventions télévisées ou radiophoniques pleines d’assurance, Jordan Bardella n’a pas pu faire le lien entre l’anti-remplacisme, la droite nationale, et le catholicisme, ce qui serait à mon sens la vocation d’un « rassemblement national ».
5. C’est une satisfaction. La France Insoumise (6,3%) et Place publique (6,1%) ont fait un score décevant. Génération.s (3,5%) surtout a pris une volée de bois vert. Benoît Hamon s’est évertué à surjouer l’islamisation de la France. L’épisode du kebab à Béziers était destiné à montrer la jubilation devant la hallalisation de la France. Benoît Hamon s’est lancé dans une entreprise de collaboration ouverte avec l’ennemi et le colonisateur. Je souhaitais vivement que les Français le sanctionnent lourdement pour cet indigne positionnement. L’utilisation de l’écriture inclusive dans le nom de son mouvement me le rend encore plus antipathique. Le nom Génération.s résume à lui seul le communautarisme stupide et inconséquent, suggère avec délectation la substitution ethnique que le mouvement semble appeler de ses voeux. Plus généralement, ces mouvements de gauche (autour de 18% quand même si on compte le Parti communiste) qui encouragent la communautarisation de la France, son « archipellisation » représentent tout ce qu’il y a de détestable dans l’extrême centre et les électeurs ne s’y sont pas trop trompés.
6. LR a réalisé avec 8,5% un score historiquement faible. C’est une déception pour François-Xavier Bellamy qui a été, je persiste à le penser, un bon candidat pour la droite. Il était même le seul candidat de droite de son parti ce qui explique sans doute le savonnage de planche de la campagne et les déclarations indignes d’un Geoffroy Didier après l’élection. Naturellement, les élus LR appellent à une stupide « dédroitisation » en demandant une alliance avec le centre. Sur ce point, Macron est encore le grand gagnant. Il est indirectement parvenu à lever l’illusion d’une unité politique entre la droite et le centre. La droite et le centre n’ont plus la même sociologie (bourgeoisie / classe moyenne et populaire), la même géographie (centre-ville / périphérie), la même idéologie (mondialisme/patriotisme), le même rapport au monde (nomadisme / sédentarité). Le fameux centre n’a rien à faire à droite. Son avenir politique est chez Macron. F.-X Bellamy doit sortir de ce bourbier la tête haute et engager un travail pour l’union des droites nationales comme le préconise Guillaume Bernard avec Marion Maréchal, Jordan Bardella et d’autres forces politiques par exemple.
7. Un mot sur la Ligne Claire que nous avons soutenue. Ce fut une grande désillusion de voir le projet partir en capilotade. Le projet politique défendu par la Ligne Claire, l’anti-remplacisme, la nécessaire remigration, la politique des sanctuaires est juste. Les Français doivent pouvoir s’interroger politiquement sur ces sujets en dehors des polémiques ou des anathèmes prononcées par des journalistes altérocrates au sein d’un débat public honnête qui mettrait toutes ces questions sur la table. Les campagnes des municipales, plus encore de la présidentielle doivent fournir l’occasion de ce vrai débat avorté cette année.
La photographie électorale du 26 mai 2019 montre une inquiétante immobilité politique, une sorte de léthargie acceptant la société liquide, le mondialisme, l’économisme. Nous espérons que les prochaines échéances électorales vont permettre l’émergence d’un débat nouveau mettant sur la table avec clarté les grands enjeux qui attendent la France dès aujourd’hui : le Grand Remplacement et son incarnation tragique dans la démographie, l’éducation, la culture, l’économie, les affaires étrangères, la politique sociale, autant de questions restées en suspens le 26 mai…