La courte victoire du RN aux élections européennes et le score historiquement bas de LR a remis en selle l’idée d’une Union des « Droites ».
Au vu de l’état de la France et de la nécessaire alternative qu’il convient d’offrir à la politique altérocrate d’Emmanuel Macron, essayons de voir sur quels principes cette union doit ou peut se faire.
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Démocratie ou altérocratie ?
Le pilier de cette union est le consensus nécessaire à mon sens autour du Grand remplacement et du remplacisme global. La boussole est incontestablement l’oeuvre de Renaud Camus qui, sans relâche et par tous les moyens, essaie d’éclairer les Français sur la tragédie du remplacisme global emportant dans son sillage les identités, les races, les personnes, leurs différences dans un magma indifférencié qu’il appelle lui-même : la matière humaine indifférenciée.
Le remplacisme global s’exerce à travers le remplacement des populations qu’a étudié avec précision Jérôme Fourquet dans son livre L’archipel français. Laurent Obertone dans La France interdite va plus loin et dénonce l’islamisation du pays qui saute aux yeux de tous pour peu que l’on reste sourd à la propagande immigrationniste et mondialiste déversée par presque tous les quotidiens nationaux maintenant. Hallalisation des quartiers, islamisation de notre calendrier c’est-à-dire du temps collectif par l’omniprésence commerciale et médiatique du ramadan cette année, vêtements islamiques exhibés. Tout est là pour nous rappeler que nous sommes sous la menace d’une invasion, d’une colonisation et d’une substitution civilisationelle qui fera table rase de notre passé grec, romain et chrétien si nous ne défendons pas ce patrimoine par une résistance acharnée et une refrancisation de certains quartiers. Cette refrancisation passe par la remigration.
Il ne peut y avoir d’union des droites sans ce préalable. Sortir de la tyrannie de l’altérocratie, de la préférence voire du culte de l’Autre au profit de notre culture voilà quel doit être l’axe majeur d’une Union des « droites ».
Comme le rappelle Renaud Camus, de là, tout découle.
- Le rétablissement de l’unité de l’Etat, la fin de la partition et de la sécession de quartiers qui ne sont tout simplement plus soumis à la loi française car islamisés et sous la coupe d’une délinquance endémique. On ne doit pas se laisser séduire par des politiques de sécurité qui « sécurisent l’enfer » selon l’excellente formule du même Renaud Camus. Il faut retrouver une structure démographique, sociale, qui rende au pays sa cohésion culturelle et nationale, où la paix et la concorde civile redeviennent évidentes, naturelles comme elle l’ont été dans la France des années 60 et 70.
- Le retour à une école dépolitisée, débarrassée de sa sinistre mission d’égalité sociale. L’école doit discriminer par la culture, par les connaissances, offrir à chacun des élèves les instruments de leur propre discrimination positive par l’excellence (la vraie), la culture et les talents divers : histoire, géographie, poésie, travail de la mémoire, mathématiques, humanités, autant de disciplines qui sont encore sacrifiées pour rendre possible la dissolution de la France, de sa mémoire et rendre possible l’accueil inconditionnel de l’Autre, du Migrant promu au rang de nouveau mythe international. Le roman national troqué contre le mythe international en quelque sorte. Voilà ce que nous sert depuis des décennies une école sinistrée, totalement vérolée par le culte aveugle de l’Autre.
- L’utilisation de la fiscalité pour des politiques publiques conformes à l’intérêt national : le redressement du budget militaire, des soins à l’attention des Français dans la mesure où les conditions de travail à l’hôpital se dégradent dangereusement… Plus généralement, la remigration permettrait une réinterrogation nécessaire et salutaire sur le périmètre de l’Etat et le champ d’action des politiques publiques.
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Démocratie ou dicastocratie ?
L’Union des Droites doit se libérer de la tyrannie de l’Etat de droit qui est le terreau favorable à l’islamisation rampante de la France et à l’entrée insidieuse de la culture de mort et de négation de soi. La France doit choisir : veut-elle rester une démocratie ou veut-elle basculer définitivement dans une dicastocratie (Matthieu Bock-Côté), un gouvernement des juges. Eric Zemmour a explicité brillamment ce que veut dire la libération de cette mortifère dicastocratie : rupture avec la convention européenne des droits de l’homme (CEDH), rupture avec la convention de Genève, révision constitutionnelle pour repositionner le rôle du Conseil d’Etat, du Conseil constitutionnel.
Au-delà de la dicastocratie, notre monde, marqué par une croissante complexité engendre un foisonnement normatif qui a plusieurs origines parfois difficiles à comprendre : le Parlement, le Gouvernement, les agences de l’Etat, les instances de juridiction civiles ou administratives par la jurisprudence, la Commission européenne, le Parlement européen, les régions, les départements, les communes, les Instances internationales (ONU, …) etc… La production normative est devenu illisible au citoyen. L’effort de simplification est un impératif démocratique. Car c’est dans la confusion et le foisonnement que les contentieux prennent naissance et sont tranchés par des juges.
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Démos ou Davos ?
L’union des Droites ne peut se faire qu’en se dotant d’une doctrine économique fermement opposée au libéralisme et à l’économisme régnant.
La droite a construit depuis quelques décennies son identité politique autour de la doctrine libérale. Certains candidats récents ont parié sur un conservatisme sociétal et un libéralisme économique. Pari risqué puisque cette distinction est à bien des égards artificielle dans le mesure où sociétal et économique sont les deux revers de la même pièce et procèdent de la même anthropologie.
Davos, le Cercle de Bilderberg, toutes les entreprises mondialisées favorisent une anthropologie individualiste, matérialiste et hédoniste, une parousie parodique et profane car ce sont eux qui vont apporter la bonne nouvelle d’un bonheur matériel, chosifié donc en apparence accessible. Le libéralisme économique se fond parfaitement dans une société liquide reposant sur l’accélération, la saturation et la complexification des structures (Philippe Bihouix, Le bonheur était pour demain, 2019) : l’accélération augmente la vitesse de circulation de tout : des biens, des capitaux, des hommes même, les migrations internationales étant sécurisées et encouragées par ce sinistre Pacte mondial de l’ONU de décembre 2018. Les mondialistes veulent accélérer les mouvements de la société liquide car ces mouvements perpétuels favorisent la spéculation : le mouvement crée la plus-value, le circuit long crée des emplois, construit une économie de bulles qui permet une accumulation rapide.
Le premier problème est que cette économie ne peut que fonctionner sur le régime de la crise et de la « destruction créatrice » (Schumpeter), ce qui crée des désastres sociaux.
Le deuxième problème est la tendance à la partition économique et sociologique des territoires : il y a les territoires de la mondialisation (métropoles, hubs urbains y compris certaines villes moyennes, quartiers d’immigration dits sensibles) et la France périphérique marginalisée. L’effet de sécession des élites, gagnants de cette mondialisation, accentue cette hypersegmentation sociale et cette « dissociété » dont parle Christophe Guilluy (C. Guilluy, No Society, 2018) encouragée par le caractère communautarisant du libéralisme à l’anglo-saxonne. Dans le libéralisme anglo-saxon, l’homme est un individu, un noyau atomique qui va progressivement se spécifier selon sa volonté à travers le sexe (qu’il va bien sûr choisir, le gender…), l’orientation sexuelle (qu’il va décréter), la religion, la tenue vestimentaire, la langue. Cette individuation engendre une communautarisation qui constituent de véritables niches cultuelles, culturelles, commerciales d’où le succès économique des produits islamiques par exemple.
Le troisième problème est que capitalisme liquide est d’autant plus risqué que si un joueur, un seul, s’extrait de la table de jeu, tout est faussé et le risque est démultiplié pour celui qui poursuit dans le respect des règles. C’est exactement ce à quoi s’expose l’Union européenne face aux Etats-Unis ou à la Chine dont l’attitude protectionniste crée une dissymétrie économique désormais handicapante pour nous.
Le quatrième est le cercle vicieux anthropologique : l’homme intériorise les principes libéraux de la destruction créatrice. Il jette pour racheter, décrète lui-même l’obsolescence de certains objets parfaitement utilisables pour satisfaire sa pulsion consumériste. Ainsi, comme Sysiphe il roule sa pierre dans le désir de consommation, et la voit retomber, symbole de la dépression post-consommation.
L’union des droites ne peut accepter cette anthropologie et cet économisme libéral ordonné à Davos qui abolit le Demos, le périphérise et le segmente en volontés individuelles, en caprices personnels. Tout y est dans une relation médiatisée par l’argent d’où le culte des valeurs qu’elles soient financières, intellectuelles ou morales. Peu importe, cela montre bien la tyrannie du quantitatif dont nous devons sortir.
4 (voeu pieux)
Lumières ou Lumière ?
Patrick Buisson dans une émission passionnante sur TV Libertés avait déclaré en 2018 que nous abordions la fin du cycle des Lumières estimant ainsi que nous parvenions aux limites de l’anthropologie fondée sur l’individualisme, la raison raisonnante, la privatisation du religieux.
Certainement dans le sillage de cette intuition, serait-il intéressant que l’Union des droites s’interroge sur les principes même de la République. Le ver n’est-il pas dans le fruit ? Les Lumières ne trouvent-elles pas en la République une incarnation politique favorisant cette hypersegmentation du corps social, cet oubli du peuple, cette immanentisation du sacré, cette dépolitisation à moyen ou long terme, cette tyrannie de la volonté générale sacralisée où tout doit être théoriquement décidée par le peuple, ce qui crée une frustration d’autant plus forte lorsque ce n’est pas le cas.
L’Union des « droites » est attendue par le peuple français, on le sent. Elle obéit à la logique du mouvement dextrogyre évoqué par Guillaume Bernard. Cette union doit passer par le langage de la vérité. Elle doit bannir l’euphémisme, l’oxymore, les ellipses : autant de tropes caractéristiques de la politique post-moderne. C’est à ce prix qu’elle peut réussir et créer les conditions d’un vrai dialogue politique entre le peuple et ceux qui prétendent le diriger.