Le 1er octobre, le parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête pour « injures publiques » et « provocation publique à la discrimination, la haine ou la violence » à l’encontre d’Eric Zemmour, suite aux propos tenus dans la Convention de la Droite le samedi 28 septembre. Nous ne reviendrons pas sur l’intérêt politique majeur des propos tenus lors de cette Convention par l’intéressé mais plutôt sur ce qui a motivé cette mesure.
Eric Zemmour a totalement intégré dans son analyse politique la réalité du remplacisme global et le phénomène du Grand Remplacement identifié lucidement par Renaud Camus dans ses nombreux ouvrages. Mais les tensions consécutives à ce phénomène de communautarisation conflictuelle de la société a été exprimé maintes fois par des leaders de gauche eux-mêmes : Lionel Jospin en 2007 dénonçait le théâtre politique d’un antifasciste totalement artificiel, Manuel Valls remarquait l’absence de « blancos » en 2009 en arpentant les rues d’Evry, François Hollande en 2016 déplorait la « partition » de la société et enfin Gérard Collomb évoquait la perspective d’un « face-à-face » en octobre 2018. Eric Zemmour part de ces observations de bon sens et en tire des conséquences politiques, non en privé comme le font la plupart des politiques couards mais en public. Il met côte à côte les pièces du puzzle et en tire une doctrine politique l’amenant à s’interroger sur les causes dont même certains leaders de gauche déplorent les effets.
Au-delà, Eric Zemmour a décider de mener deux combats politiques essentiels : la guerre de l’histoire et la guerre des mots.
La guerre de l’histoire est d’une importance capitale et il ne le sait que trop. Les médias officiels « mainstream » qui forgent l’opinion publique veulent accréditer une histoire de France fantasmagorique, répondant aux besoins de l’altérocratie mondialiste : une France passant de l’obscurantisme médiéval et moderne (au sens Ancien Régime), devenant elle-même grâce au Siècle des Lumières qui en fait une nation universelle, sa vocation ultime. L’universalisme cosmopolite – prenant ses racines modernes chez Kant notamment – trouve en la France une incarnation rêvée. C’est ainsi que pour l’histoire relayée par les médias et l’Education Nationale, la France a vocation à l’ouverture à l’Autre, à la disparition des frontières, à la fusion dans l’Europe, au métissage. Cette ouverture est une réponse au passé colonial honni d’où la rhétorique permanente de la repentance. L’histoire de France n’est pas tragique car tout son passé est à rejeter dans les oubliettes. Une France nouvelle se construit dans un sens improbable de l’histoire, appelé à dissoudre toutes les Nations, toutes les identités, pour conduire à une humanité indifférenciée, amnésique, qui ne jure plus que par l’homme nouveau. Un 1789 anthropologique et civilisationnnel. Une illusion. Eric Zemmour entre en guerre contre cette supercherie historique pour proposer une autre histoire dont Destin français (Albin Michel, 2018) nous a donné un savoureux aperçu.
Eric Zemmour c’est aussi et surtout la guerre des langues. Le libéralisme- libertaire mondialiste a inventé une novlangue qui s’est forgée progressivement pour masquer la tragique barbarie du réel. Les journaux « mainstream » en sont les grands spécialistes : les maquillages du nom des criminels issus de l’immigration, les euphémismes odieux destinées à maquiller l’horreur (« frappé » avec un sabre…), le trafiquage éhonté des chiffres de l’immigration, le langage technocratique ou expert destiné à flouter le réel pour anéantir toute réaction ou du moins toute analyse. La démocratie sous l’influence de ce langage est devenue une altérocratie, un gouvernement de l’Autre, par les Autres et pour les Autres. Le Demos a été progressivement exclu de l’espace démocratique car ce langage a introduit le sentiment d’une fatalité indépassable : celle d’une France promise à la dissolution dans l’Autre. Ce langage altérocrate a tout investi : les journaux, la télévision, l’Education Nationale, les administrations, la droite surtout qui a théoriquement vocation à le combattre. Eric Zemmour a eu, comme Renaud Camus, comme Jean-Yves le Gallou et d’autres dans les médias dits alternatifs le mérite de combattre cette langue nocive et destructrice. A cette langue qui diffuse une léthargie intellectuelle dans la société, il veut substituer une langue de la vérité, plus crue en effet, plus tragique, moins confortable mais absolument nécessaire si l’on veut prendre la mesure des combats à venir. C’est ce qu’a fait Eric Zemmour lors de sa brillante prestation dans la Convention de la Droite.
Lorsqu’on a déserté le vrai, lorsqu’on ne veut pas voir la lumière, il nous reste les Lumières et le droit, ce fameux Etat de droit complètement vicié, qui se met au service de l’Autre, de Soros et de tous les arcanes de l’altérocratie mondialiste souhaitant abolir la France. Alors on va convoquer la loi Pleven, la loi Gayssot, la loi Taubira, pour réduire le « délinquant de la pensée » au silence. Et on appellera cela lutte contre la haine, dans ce théâtre ridicule et grotesque de l’antifascisme. La Haine est un mythe agité par les altérocrates qui ne savent pas comment acter la disparition de tout ce qui est France. Le Procès est tout ce qui reste à ces gueux pour faire taire le bon sens , intimider le Demos et laisser libre cours à l’hybris de Davos.