Chroniques, Ordre public et politique sociale

L’armée et la police : sortir du Grand mutisme !

La manifestation des policiers, ce mercredi 19 mai, fait suite à la Tribune des militaires du 21 avril dénonçant le « délitement » de la France ainsi qu’à une lettre, début mai, mettant en garde les pouvoirs publics sur la « survie » de la France. La Grande muette sort de son mutisme et les policiers expriment, dans une mobilisation conséquente et inhabituelle, le délabrement de la chaîne pénale qui conduit les délinquants à une impunité délétère pour la cohésion du pays. Ce mécontentement est salutaire et traduit, enfin, la prise de conscience d’une situation d’urgence. 

Malheureusement, nous avons toujours un temps de retard dans nos révoltes. La France n’est pas en « délitement ». Elle est « délitée » si je puis dire. La fin d’un monde, comme le dit Patrick Buisson dans son excellent livre, a commencé dans les années 60 et l’Etat de droit a tissé sa toile pour désarmer les magistrats – certains ne demandent pas mieux – et les policiers. Ces derniers se retrouvent en contact direct avec des délinquants qui, eux, ont compris que la provocation, l’humiliation voire les tentatives de meurtre ont presque intégré le corpus des droits fondamentaux.

Les tribunes des militaires et la manifestation des policiers forment un système. La plupart de ces hommes courageux s’interdisent de le penser – ou sont sommés de ne pas le penser – mais le problème structurant de l’ordre public est la coexistence sur une même terre de deux pays, de deux nations concurrentes qui savent qu’il n’y a pas de place pour deux : la France et la Oumma, pour faire vite. 

La Oumma est cette nation universelle qui unit l’ensemble des croyants de l’Islam. Cette nation, pour se constituer, en entité religieuse et politique, a besoin de faire basculer les nations européennes. La France, comme le montre Alexandre del Valle dans Le Projet et dans un grand nombre de ses articles, est une cible privilégiée. Son universalisme républicain, le droit-de-l’hommisme qui sous-tend sa politique depuis une quarantaine d’années, sa soumission sans cesse répétée à la technocratique et désincarnée Union européenne, contribuent à l’affaiblir et à en faire un terrain de conquête. 

Cette conquête s’exerce de plusieurs manières. 

L’infiltration, tout d’abord. Le capitaine de gendarmerie Alexandre Juving-Brunet n’y va pas par quatre chemins en déclarant : « Notre armée est infiltrée ». Il évoque le refus en 1991 par un matelot d’aller combattre ses frères en Iraq car c’est une « terre d’Islam », mentionne les portraits accrochés du n°2 d’Al Qaida dans l’armoire personnelle d’un soldat au moment même où des troupes françaises étaient projetées en Afghanistan. Il soulève le problème de  la binationalité de nombreux militaires qui rend épineuse la question de leur loyauté en cas de conflit armé entre leurs deux pays d’origine et d’adoption. Il évoque enfin la question d’une éventuelle intervention de l’armée dans les cités, lieu de recrutement de nombreux militaires aujourd’hui. 

L’humiliation, ensuite. Nos policiers en sont les premières victimes. Les cités, scandaleusement appelées « quartiers populaires » sont précisément les quartiers d’un autre peuple. Davos-France, le pouvoir nommé par les élites mondialisées, sait pertinemment que la constitution de ces enclaves étrangères a engendré une économie nouvelle – celle de la drogue -, des mœurs nouvelles – celles de l’Islam – des loyautés nouvelles – celle due à l’iman, et au caïd – , une législation nouvelle – celle de la Charia. L’entrée d’un policier dans de tels territoires est devenu un jeu pour les « jeunes » qui est l’autre nom pour désigner les soldats astreints à la défense de ces micro-nations. Le recul des policiers, à la fois sur ordre hiérarchique et aussi par nécessité, est un rappel quotidien de l’état d’occupation de notre pays. Les tirs au mortier sont un langage à la fois militaire et festif. Une sorte de fête de la sécession toujours recommencée. Une sorte de 14 juillet permanent contre la France, mené par les soldats du remplacement de la France chrétienne par une France islamisée.

L’impuissance. Les manifestations de ce jour ont insisté sur la nécessité de durcir les sanctions judiciaires. La discontinuité de la chaîne pénale est réelle mais le problème n’est plus vraiment ou exclusivement celui-là. Que la justice soit infiltrée par une idéologie gauchisante héritée de Marc Ancel et sa « défense sociale nouvelle » voilà qui est évident. Evidente aussi est l’approche sociologique et déresponsabilisante qui fait du parcours pénal une promenade de santé pour certains délinquants insensibilisés à la peine. Mais le sentiment d’impuissance des policiers est fondé sur une impuissance tout aussi réelle de la justice qui ne peut plus s’exercer : la sécession des cités est en train de créer deux droits, insensiblement : nous avons pu noter lors du confinement les différences de traitement policier et judiciaire des entorses, tolérées d’un côté, et sévèrement réprimées de l’autre. Nous avons pu lire les directives d’apaisement, à cette occasion, de certains préfets souhaitant ne pas « allumer l’étincelle ». La police et la justice ont tout simplement peur d’une partie de la population. La France est devenue incontrôlable parce qu’une partie de sa population n’est plus loyale envers sa République, qu’elle utilise comme un marche-pied, et encore moins envers la France qu’elle souhaite transformer, remplacer, rayer de la carte et de la mémoire.

C’est malheureusement cela qui conduit à la crise et au malaise des militaires et des policiers. Je sais que beaucoup refusent ces arguments et ressentent un mal qu’ils ne veulent ou ne peuvent diagnostiquer. Pour résoudre ces questions d’ordre public, qui en fait n’en sont pas, puisqu’il s’agit en fait de l’alternative entre la France et sa disparition, on ne peut occulter les questions majeures qui sont les seules questions politiques d’avenir, je le crains : qu’est-ce que la France ? Où veut-on aller ? Avec quel peuple ?…

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