
Emmanuel Macron a livré ce soir une prestation aboutie. Le davoscène, dont il est désormais une figure emblématique, c’est d’abord la scène : l’acteur a préparé sa composition, sa gestuelle. Il a adopté le regard métallique du chief executive officer de Davos-France qui doit annoncer une vague de licenciements, ceux des Français libres, sur fond de powerpoint.
Ce powerpoint est déjà un signal sur le fond : il faut faire de la pédagogie. Les Français sont des enfants qu’il faut éduquer, rééduquer. Comme le peuple français n’est pas éclairé par la raison, il faut lui montrer des graphiques, l’édifier par les courbes et des chiffres dans une infantilisation que les Français ne supportent que depuis trop longtemps. Le peuple est in-fans. C’est la disparition du Demos.
Le powerpoint est aussi la marque du management davocratique qui considère que toute action politique est déductible d’un tableur excel. Le chiffre, la courbe sont notre destin. Il suffit de les lire, de les extrapoler pour avoir un modèle de l’agir politique. C’est la disparition du Kratos. La forme est déjà en soi un message sur la sortie de l’ère démocratique pour l’entrée dans l’ère davocratique.
L’acteur récite en effet un texte, donne sa voix à un auteur : ce texte, c’est le Great Reset de Klaus Schwab et Thierry Malleret. Macron en a récité méticuleusement et avec une rare application les chapitres structurants. Il a habillé cela du mot de « convictions » : la grande réinitalisation écologique, le nouveau pacte social avec la réforme des retraites, l’agenda 2030 « dans le domaine du numérique et de l’industrie verte », ce qu’il appelle la réindustrialisation et qui n’est autre qu’une transposition de la 4ème révolution industrielle. L’effet de miroir entre les « convictions » de Macron et les mesures préconisées par le Président du World Economic Forum étaient saisissantes ce soir. La dystopie préparée par Davos a trouvé en Emmanuel Macron son plus zelé serviteur qui, comme le WEF, voit dans le modèle chinois une source d’inspiration de plus en plus crédible. Eric Verhaeghe dans le Courrier des Stratèges montre très justement la fascination de Davos pour le modèle chinois dont le « tracking autoritaire (…) avec des punitions pour les non-vaccinés » exerce « une pression illibérale », évidente et peu sourcilleuse sur les libertés publiques.
Mais, le peuple français demeure – du moins je l’espère – un peuple amoureux de sa liberté.
Emmanuel Macron sent dans le pays une résistance à la vaccination, à la « politique sanitaire » qui n’a plus rien à voir avec la santé. Alors il faut muscler le jeu. Emmanuel Macron nous a aujourd’hui sorti le jeu du tyranneau en apprentissage. Il a posé méthodiquement un agenda de suspension progressive des libertés publiques à destination de ceux, en particulier qui ne se soumettraient pas à la mystique de la vaccination. Une vaccination qui rappelons-le, effectuée en période d’épidémie, favorise l’émergence de variants. Une vaccination dont les effets secondaires sont mal maîtrisés. Une vaccination qui, sur le plan médical, n’en est pas vraiment une et dont surtout les essais de phase 3 ne sont pas terminés.
En un mot, la République n’est plus indivisible. Elle devient le théâtre de deux citoyennetés concurrentes : les vaccinés et les non-vaccinés avec deux droits différents pour chacune d’entre elles. L’unité juridique du territoire se fracture : accès libre à tout le territoire pour les uns, interdiction pour les autres d’accéder, dès le 21 juillet, aux lieux de loisirs ou de culture puis, à compter de début août aux cafés, aux restaurants, aux centres commerciaux, aux moyens de transports de longs trajets. Deux citoyens, deux droits, deux espaces désormais délimités. Les frontières que ces traîtres n’ont pas osé, par couardise, par pleutrerie et par cynisme, mettre entre les étrangers et les Français, ils les mettent entre Français. Cette opération d’intimidation, cette opération de soumission collective, ne doit pas abuser les Français. L’habillage techniciste, le scientisme positiviste de bazar invoquant les mânes de Pasteur, le chantage totalement irrationnel au redressement économique par le vaccin relèvent d’une véritable forfaiture politique à l’égard des Français.
Emmanuel Macron a acté le passage à une ère post-démocratique dans le cadre de ce que Jean-Yves Le Gallou appelle une tyrannie sanitaire. Le peuple est un cobaye sans même son consentement. Il n’est plus un objet politique mais un objet d’étude pour un projet qui dépasse largement l’enjeu vaccinal : la soumission à un ordre mondial en devenir, l’oubli définitif du monde ancien avec ses solidarités familiales, villageoises, nationales, l’acceptation à petits pas du grand remplacement.
Les Français ne méritent pas cette humiliation. Ils ne doivent plus se laisser impressionner par le chantage au « complotisme » qui est mort ce soir devant l’évident déploiement d’un agenda davocratique qui est public mais que les Français n’osent pas toujours regarder en face. Ils doivent faire entendre leur voix désormais, plus que jamais !