Ordre public et politique sociale

Dévalorisation de la virtus et féminisation du monde

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Un des traits marquants de la société mondialisée est la féminisation de la société qui s’opère ainsi :

L’avènement d’une ère post-militaire

Le choc de l’après-guerre liée à la découverte de la Shoah, la déroute de la guerre d’Algérie et la contestation de la guerre du Vietman crée un tout d’abord mouvement de suspicion voire de rejet à l’égard de la fraternité virile et militaire. Cet instrument de cohésion sociale devient inopérant et ne fédère plus la société.  L’esprit épique et conquérant qui a animé les nations jusqu’au début du XXème siècle laisse place à une culture de la sécurité commune qui change radicalement la manière de penser l’armée et le destin du pays. Le préambule à la constitution du 27 octobre 1946 est révélateur de cet état d’esprit nouveau. En son article 14, elle stipule : « La République française, fidèle à ses traditions, se conforme aux règles du droit public international. Elle n’entreprendra aucune guerre dans des vues de conquête et n’emploiera jamais ses forces contre la liberté d’aucun peuple. »  Cette disposition donne une valeur constitutionnelle donc juridiquement suprême à la fin de l’esprit épique dans la conduite de la Nation et plus généralement la fin de la conquête et du sens.

La dévalorisation de la virtus : de l’épique à l’intime

La dévalorisation de la virtus est dès lors amorcée. Se coupant des valeurs grecques et romaines, l’Occident amorce une féminisation de sa conception politique et de ses mœurs.  Le mundus muliebris tant décrié déjà par les moralistes du XVIIème siècle et chassé par les épopées Louis quatorziennes et napoléonniennes entre par la petite porte pour investir le champ du quotidien et de la cellule familiale. Le préambule de la constitution de 1946 assure en son article 3 – c’est-à-dire tout au début ! – la promotion de l’égalité entre homme et femme (« La loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme »). Cet article pose la question du droit en terme non plus universels (le droit de tout homme) mais sexualise le droit créant des droits reposant sur les accidents (le sexe). La guerre des sexes est lancée et encouragée par le corpus constitutionnel lui-même. Il lance l’idéologie féministe qui va définitivement tuer l’esprit épique dans la société d’où les phénomènes que nous voyons apparaître :

  • La promotion de la sensibilité dans l’approche politique : sensiblerie à l’égard de l’exclusion sociale, accueil inconditionné de l’Autre, non-discrimination des minorités, victimisations pleurnichardes du délinquant, la marque des années 80 et 90 encore prégnante aujourd’hui.
  • Passage de la Patrie à la Matrie avec un Etat surprotecteur (l’Etat providence) et l’institutionnalisation de l’assistanat pour des citoyens infantilisés. L’Etat devient le cas échéant tyrannique lorsque le citoyen infans veut contester l’ordre de la mère.
  • Le développement d’un épicurisme fondé sur la satisfaction capricieuse du mieux-être matériel.
  • La transposition de l’esprit de conquête militaire et politique dans une conquête effrénée et matérialiste d’une possession toujours accrue d’objets inutiles.
  • Le partage des tâches dans le foyer qui crée une indifférenciation sexuelle et une perte de repère symbolique chez l’enfant qui ne sait plus distinguer le père de la mère. Cette indifférenciation sexuelle commencée dans les foyers trouve d’ailleurs une traduction scientifique et juridique dans la théorie du genre.
  • Revendication de la liberté des femmes dans leurs choix de vie et non-acceptation d’une prétendue domination masculine qui ont contribué à casser la cellule familiale multipliant ainsi les familles monoparentales où la femme devient chef de famille et olorisation de la ù les repères symboliques pour l’enfant sont brouillés.
  • Revendication des droits politiques des femmes à travers la loi sur la parité ajoutée à l’article 3 (décidément !) de la Constitution de 1958 : « la loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives », ce qui a considérablement affaibli la démocratie des compétences et du mérite au profit d’une démocratie comptable des quotas, sans considération des qualités intrinsèques de la personne.

La féminisation de la société sur le plan civilisationnel marque la transition de l’épique (mouvement centrifuge de l’intérieur vers l’extérieur) à  intime  (mouvement de l’extérieur vers l’intérieur).

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