Politique sociale

Quelle politique d’immigration pour la France ?

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Une politique d’immigration responsable doit être menée par – justement – les responsables politiques.

Si l’on se penche l’attribution des titres de séjour des primo-arrivants, on constate tout d’abord que le chiffre ne cesse d’augmenter tendanciellement de 3 à 4% par an mais qu’un pourcentage considérable relève d’une immigration qui n’a pas de motif économique. Ces populations, fortement exposées au chômage à leur arrivée, ne peuvent espérer bénéficier d’un accueil digne de ce nom lorsqu’elles arrivent sur le territoire national. Ces statistiques montrent que l’immigration française est plus subie que choisie.

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 (définitif)
A. Economique 11 751 21 352 20 185 18 280 17 834 16 013 17 800 19 054 20 628
B. Familial 87 537 83 465 85 715 83 182 81 172 87 170 93 714 92 326 90 113
C. Étudiants 46 663 52 163 58 586 65 281 64 928 58 857 62 815 64 996 70 023
D. Divers 10 511 9 667 11 343 11 572 11 633 12 624 13 148 13 742 13 866
E. Humanitaire 15 445 17 246 18 581 18 220 17 487 18 456 17 916 20 822 22 903
Total 171 907 183 893 194 410 196 535 193 054 193 120 205 393 210 940 217 533
% d’immigration non économique 66% 60% 59% 57% 57% 61% 61% 60% 58%

Source : Ministère de l’Intérieur, Immigration, asile, accueil et accompagnement des étrangers en France

Ne pourrait-on dès lors imaginer que la France ait une souveraineté suffisante pour décider qui elle accueille sur son sol ou plutôt pour savoir de qui elle souhaite composer son corps social ? En soi, cette exigence n’a rien d’extravagant et de nombreux pays appliquent peu ou prou cette politique. L’Union européenne nous empêche naturellement d’avoir une politique migratoire souveraine mais si nous parvenions à défaire les contraintes liées à l’Union européenne, nous pourrions imaginer conditionner l’immigration aux besoins économiques du pays. L’immigration viendrait combler les besoins conjoncturels en tenant compte bien entendu de la capacité d’absorption de telle ou telle communauté dans tel ou tel endroit du pays.

La liberté de circulation est assurée mais la liberté d’installation pourrait être régie par des contraintes plus strictes. Les mouvements migratoires de 2015 et 2016 outrageusement encouragés par l’Allemagne et avec la complicité franchement coupable et malhonnête de la Curie romaine, ont entraîné de profonds déséquilibres dans les sociétés d’accueil.

Il me semble nécessaire que les sociétés aient souverainement la possibilité de rétablie leurs équilibres démographiques, sociaux et culturels. La société « liquide » (Zygmunt Bauman) entraîne une liquéfaction des identités et des sociétés elles-mêmes. Les Etats dans une mondialisation liquide ne peuvent plus agir par les effets frontières sur le contrôle des populations qui y accèdent. La maîtrise de la liquidité passe par un rétablissement des frontières et une « souveraineté démographique » à reconquérir. Les peuples revendiquent de plus en plus un nouveau droit qui s’affirme comme antithétique aux traditionnels droits libéraux et individualistes prônant le déracinement : le droit des peuples à la continuité historique. Cette revendication de plus en plus assumée du droit à la continuité historique balaie avec virulence et pertinence la philosophie délétère de la tabula rasa suscitée par la modernité et la post-modernité.

Le principe de proximité sociale : une politique migratoire responsable

La « société liquide » implique un principe de « préférence étrangère » puisque c’est la primauté donnée  à l’immigration qui va permettre un décloisonnement des coûts bas du travail et une déstabilisation des identités traditionnelles qui correspond à la logique de la mondialisation marchande.  La logique de désaffiliation doit être remplacée par une logique de proximité qui passe par une « préférence nationale » dans tous les domaines. Cette préférence relève de la défense naturelle des intérêts nationaux en raison d’une hiérarchisation nécessaire. La peur contemporaine de la classification discriminante et de la hiérarchisation conduit à considérer l’humanité dans un ensemble abstrait autour de valeurs universelles qui s’avèrent incapables de fixer des priorités. Or, le principe de proximité privilégie le proche au lointain tant en matière de relations internationales, de politique économique ou de politique migratoire. Il est inconcevable de ne pas fixer la politique migratoire sur la capacité d’accueil des sociétés mais aussi et surtout sur la qualité d’assimilation et d’intégration de la société française en particulier vis-à-vis de ses enfants naturels à savoir les nationaux. Dans quelle famille imagine-t-on nourrir les enfants de ses voisins alors que l’on a peine à nourrir les siens propres ? Cette proposition intuitive et évidente n’est pas du tout appliquée en France. Heureusement des redresseurs de torts et d’idées reçues comme les décodeurs du monde ou les médiacrates d’Europe 1 nous expliquent qu’il n’existe aucune concurrence entre les SDF français et les migrants puisque le 115 est à disposition pour les 143 000 sans domicile fixe qui sont immédiatement et durablement logés dès qu’ils composent les trois numéros sésame. Les migrants eux sont bien sûr logés dans des « conditions précaires comme en témoignent les camps de Calais. » D’un côté le libre choix d’une condition précaire bien cherchée ; de l’autre des victimes de dictatures – jamais imaginaires bien sûr – indignement logées par des pouvoirs publics décidément barbares. De surcroît, les sans-domiciles fixes ne sont qu’une infime partie des mal-logés en France, la part spectaculaire de la crise du logement français. Voyons les chiffres de plus près. 14 millions de personnes sont touchés par la crise du mal logement en France soit plus d’1/5ème de la population française. 12 millions sont en situation de logement précaire soit parce qu’ils ne sont pas solvables ou en difficulté financière (7 millions), soit parce qu’ils sont en précarité énergétique (3.5 millions) ou en situation de surpeuplement modéré (4.2 millions). 4 millions de personnes sont non ou mal logées en France soit 1/17ème de la population française. Parmi eux, 2.8 millions vivent dans des logements surpeuplés ou sans confort, 643 000 vivent chez des tiers de manière « contrainte », 206 600 sont des gens du voyage subissant de mauvaises conditions d’habitat, 143 000 sont sans domicile fixe, 85 000 dans des habitations de fortune et 39 000 sont résidents de travailleurs migrants. Dans de telles conditions, comment sérieusement et de bonne foi affirmer que les capacités d’accueil de la France sont satisfaisantes pour les populations étrangères ? Lorsqu’on laisse entrer sur le territoire national, la pression démographique subséquente met fatalement ces populations en concurrence avec celles qui sont présentes sur le territoire national, françaises de souche ou étrangères d’ailleurs, avec les tensions sociales qui s’ensuivent et sont de plus en plus palpables et incontrôlables. Quelle humanité y a –t-il à accueillir des populations dont on sait qu’elles seront logées précairement et ne pourront avoir une vie décente sur le territoire national ? Soit c’est un manque de courage indigne de la part de responsables politiques, soit c’est du cynisme pur. Dans les deux cas, c’est une politique à proscrire et qui doit laisser place à une préférence de proximité quitte à laisser à la frontière des populations dont on sait qu’elles ne pourront être décemment logées et a fortiori assimilées, l’un allant rarement sans l’autre.

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