Si l’euro nous a protégés vis-à-vis de l’extérieur, il a engendré ou tout au moins maintenu les économies ouest-européennes de la zone euro dans une atonie.
Années | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 |
UE (28) | 3.3 | 3.1 | 0.4 | -4.4 | 2.1 | 1.7 | -0.5 | 0.2 | 1.6 | 2.2 | 1.9 |
Zone euro | 3.2 | 2.9 | 0.4 | -4.5 | 2.1 | 1.5 | -0.9 | -0.3 | 1.2 | 2.0 | 1.8 |
Monde | 4.3 | 4.2 | 1.8 | -1.7 | 4.3 | 3.1 | 2.4 | 2.5 | 2.7 | 2.6 | 2.9(p) |
Le tableau comparatif du taux de croissance du PIB des 28 pays, des pays de la zone euro (source : Eurostat) et du monde (source : Banque mondiale) nous montre :
- Une variation de croissance de -4.5% à 3.2% contre -1.7% et 4.3% pour l’ensemble du monde ce qui tendrait à montrer que le rôle stabilisateur de l’euro ne joue pas efficacement.
- L’année 2009 où s’est manifestée économiquement la crise des subprimes a conduit à -4.5% dans la zone euro alors que les Etats-Unis n’ont connu qu’une croissance négative à -2.7% (source / Banque mondiale). Ainsi même si l’euro a été un bouclier monétaire efficace contre la spéculation monétaire, il n’a pas joué de rôle de bouclier face aux crises économiques. Il a eu plutôt un effet amplificateur si l’on en juge par les taux de croissance comparatifs.
- Si l’on regard plus attentivement les taux à l’intérieur de la zone euro, on observe des divergences critiques que le caractère monolithique de l’euro n’a fait qu’accentuer.
Années | 2006 | 2007 | 2008 | 2009 | 2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 |
Zone euro | 3.2 | 2.9 | 0.4 | -4.5 | 2.1 | 1.5 | -0.9 | -0.3 | 1.2 | 2.0 | 1.8 |
France | 2.4 | 2.4 | 0.2 | -2.9 | 2.0 | 2.1 | 0.2 | 0.6 | 0.6 | 1.3 | 1.2 |
Allemagne | 3.7 | 3.3 | 1.1 | -5.6 | 4.1 | 3.7 | 0.5 | 0.5 | 1.6 | 1.7 | 1.9 |
Grèce | 5.7 | 3.3 | -0.3 | -4.3 | -5.5 | -9.1 | -7.3 | -3.2 | 0.4 | -0.2 | 0.0 |
Espagne | 4.2 | 3.8 | 1.1 | -3.6 | 0.0 | -1.0 | -2.9 | -1.7 | 1.4 | 3.2 | 3.2 |
En effet, le taux de croissance a connu d’importantes variations positives entre 2009 et 2010 et révèle une augmentation très nette de la compétitivité des entreprises allemandes. L’euro, conçu comme une monnaie forte, est un compromis entre le dollar et le deutschmark sans ancrage sur l’ECU qui aurait pu être le point de référence et entraîner ainsi les économies anglo-saxonnes et méditerranéennes dans une dynamique positive. Ainsi, l’euro fonctionne comme le deutschmark et permet à l’Allemagne, grâce à une politique complaisante de la BCE basée à … Frankfurt, de pratiquer des dévaluations cachées. Au contraire, les économies méditerranéennes, ne sont toujours pas sorties de leur structure économique basée sur une monnaie faible. Par conséquent, le choc est d’autant plus rude pour des pays comme la Grèce, l’Espagne ou le Portugal. L’euro devait être un instrument de convergence des économies. Il n’a fait qu’accentuer les divergences avec un bénéficiaire évident du système, l’Allemagne, des victimes expiatoires (la Grèce et dans une moindre mesure l’Espagne, le Portugal et l’Italie) et un ventre mou pour lequel l’euro est un modérateur de croissance.