Si l’Etat n’a su qu’imparfaitement assurer la sécurité des Français, c’est en raison d’un découplage calamiteux entre la politique policière et la politique judiciaire.
Ce découplage est dû à la distinction héritée des Lumières entre le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif selon le principe de la séparation des pouvoirs. La séparation des pouvoirs est destinée à prémunir certes la société civile d’un pouvoir judiciaire sous l’égide du pouvoir exécutif. Cependant faire de ce découplage l’alpha et l’oméga de la culture démocratique est insensé car, au vu du poids idéologique du monde judiciaire, il expose la société à une discontinuité mortifère entre la chaîne policière et la chaîne pénale.
La bienveillance judiciaire érigée en dogme chez bien des juges conduit au découragement des forces de police en détruisant leur travail d’investigation et instille dans la société civile et en particulier dans les banlieues bunkerisées un sentiment d’impunité qui se diffuse à la société toute entière. Le « sentiment d’insécurité », accru par l’explosion des agressions verbales, physiques et des cambriolages divers dont Laurent Obertone rend compte dans La France Orange mécanique conduit à une détresse morale des citoyens exposés à ces délits et à une crise de confiance dans la capacité des politiques à prendre en charge cette mission de toute première importance.
Le rétablissement d’un cohérence entre la chaîne policière et la chaîne pénale est une priorité d’une politique d’ordre public qui pourrait être menée par la constitution d’un ministère unique de l’ordre public assurant une continuité d’action nécessaire et une politique commune évitant une bipartition désastreuse entre un volet policier répressif et un volet pénal inclusif et préventif.
La chaîne pénale doit être consolidée du plus petit délit au plus grand crime.
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